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PSYCHANALYSE YETU n°46

RÉVEIL ET RÊVE

PSYCHANALYSEYETU46

RÉVEIL ET RÊVE
Le moment du réveil. Nicolas Guérin

Résumé

L’idée du réveil est impensable. Mais le réveil n’en demeure pas moins une expérience dont il s’agit de savoir de quelle(s) guise(s) du réel elle s’oriente. Le paradigme du rêve et du sommeil semble indiquer que le réveil s’articule à l’objet, en tant qu’objet cessible dans son rapport à la demande de l’Autre, dans les cauchemars ou dans les rêves d’orgasme. La fonction de l’angoisse y est donc intéressée. En outre le réveil participe du temps logique, et particulièrement du moment de conclure. Il concorde avec une limite dans la structure et, sur ce point, certaines références orientalistes de Lacan éclairent en partie ses coordonnées.

Mots-clés :  réveil, moment de conclure, cauchemar, réel, inconscient.

L’astrolabe du rêve. Qu’est-ce que rêver ? Louis Sciara

Résumé

A la lumière de l’ouvrage du psychanalyste Pierre Bruno Qu’est-ce que rêver ?, paru en 2017, Louis Sciara s’attèle à la question du rêve du point de vue théorique et clinique. Il met notamment au travail les thèses de l’auteur du livre : le rêve est ce qui sépare le rêveur du savoir de l’Autre ; la distinction et le nouage entre fantasme et désir. Il pose à son tour, dans le maniement de la cure, au fil du transfert, les questions qui touchent au savoir et à la vérité dans l’interprétation, celles qui témoignent, au cas par cas, d’un Réel en jeu, celui propre à la structure de l’analysant, dans son énonciation du rêve et dans ses associations.

Mots-clés :  Rêve, Rêveur, Transfert, Réel, Désir (Begehren), Souhait (Wunsch). 

L’art de rêver. Pierre Bruno

Résumé

L’art pourrait primer sur la vérité du symptôme, en déjouant la prétention de celle-ci à se dire toute. Y a-t-il en ce sens un art de rêver? Pour répondre,  la relation entre poésie et rêve est examinée.

Mots-clés : Rêve, art, interprétation; poésie, rêve traumatique.

Qu’est-ce que ne pas rêver ? Vanessa Julien-Maucuer

Résumé

A partir de notre lecture de l’ouvrage de Pierre Bruno Qu’est ce que rêver ?, nous avons effectué des liens avec notre pratique clinique auprès d’adolescents criminels et leur apparente absence de vie onirique. Nous proposons ainsi le questionnement « Qu’est ce que ne pas rêver ? » tant du point de vue de la subjectivité de ces adolescents que du côté de la place laissée au rêve dans nos institutions socio-judiciaires.

Dans cet article, notre réflexion nous amène à formuler l’hypothèse que la scène du crime pourrait être le lieu d’écriture en rébus du rêve. Comme dans un rapport inversé en miroir, le lieu de l’agir criminel viendrait ainsi faire substitut du rêve.

Mots-clés : rêver, adolescents, criminels.

Norekdal. Bernhard Alexander

Résumé

D’un rêve de Freud, qui tient en un mot, « Norekdal », et à partir des associations livrées par le rêveur, Grinstein, après avoir conclu d’une traversée des deux pièces d’Ibsen auxquelles ce mot renvoie – Une Maison de poupée (Nora) et Le Canard sauvage (Ekdal) – qu’elle ont en commun de soulever la question des « vérités bonnes (ou pas) à dire », ose une interprétation. Le motif du rêve serait lié aux préoccupations de Freud concernant la réception des vérités psychanalytiques, et tiendrait dans cette question : « Ne serait-il pas préférable de laisser les gens s’accrocher à l’illusion vitale, plutôt que de leur ouvrir les yeux sur une vérité insupportable ? »

Mots-clés : Norekdal, Ibsen, Freud.

L’ÉSSAI MINEUR
Le transfert acting out. Thérèse Charrier

Résumé

Concevoir l’inconscient comme ayant une réalité sexuelle, implique d’envisager le transfert dans sa face de mise en acte – acting out – de cette réalité. Face qui serait masquée par l’amour du sujet supposé savoir. Le transfert acting out met en jeu la pulsion toujours d’ordre sexuel et fait de l’analyste un partenaire sexuel. La fin du transfert et le passage a l’acte, de l’analysant à l’analyste, s’en trouvent éclairés avec le deuil de la satisfaction libidinale et la transmission du vivant non sexué.

Mots-clés : Transfert et acting out, Pulsion et libido, Passe et passage a l’acte, Insatisfaction.

LA RUELLE DU DÉSIR
Le désir de Gide : clandestin, mortifié, vivant. Isabelle Morin

Résumé

L’auteur transmet le trajet du désir chez Gide. Il a écrit sa vie entière, comme une nécessité, sans relâche, pour partager avec ses lecteurs ce qu’il a fait de sa singularité. La place du désir prise par la lettre permet de penser qu’il a pu « demortifier » un désir mortifié, pour le rendre vivant. Sa vie en témoigne ardemment.

Mots-clés : désir, jouissance, amour, lettre.

La beauté aveuglante d’Antigone. Carole Diaz

Résumé

Antigone fascine. Elle aveugle celui qui regarde alors qu’elle franchit la barrière morale du Bien. Elle ne lache pas sur son désir et dépasse une seconde barrière, celle du Beau. Elle intéresse la psychanalyse car elle pointe l’Ethique du psychanalyste, sa place au bord du trou, dans lequel se situe La Chose, Das Ding, ce quelque chose qui veut et reste en même temps interdit. L’inceste n’est-il pas le désir de tout analysant ? Alors que veut dire ne pas céder sur son désir ?S’agit-il d’un autre désir ?

Mots-clés : Antigone, désir, barrière du beau, barrière du bien, la Chose, das Ding, éthique, inceste, interdit.

Désir féminin, pèr(t)e et jouissance. Pascale Macary-Garipuy
L’acte est le portrait du désir. Pierre Bruno

Résumé

Il n’y a pas de reflet de la chose dans le mot. L’écrit, distinct du parlé, interdit qu’on méconnaisse cet axiome par un fantasme d’inceste entre mot et chose. C’est la raison pour laquelle le désir n’est pas articulable, quoique articulé. Ce n’est que dans l’acte que son visage prend forme – quelle qu’elle soit.

Mots-clés : Désir « mâle », désir féminin, lettre/signifiant, écriture/parole.

LA THÉORIE
Le graphe de Lacan. Dimitris Sakellariou

Résumé

Le graphe est une épure de la structure en mouvement montrant comment à partir d’une analyse se dialectisent les liens constitutifs du sujet dans son statut éthique avec l’Autre et son trou réel, lieu du surgissement de la jouissance primordiale, et receleur de l’objet cause du désir paré de ses reflets phalliques. Le désir de l’analyste peut tel un pivot conduire un sujet à choisir la loi du désir plutôt que celle de la volonté de jouissance.

Mots-clés : l’Autre inconsistant, la jouissance primaire, Je, sujet de la jouissance, Φ signifiant de la Jouissance, castration ISR.

LA LISEUSE
Je sais où je vais… sans le savoir… Élisabeth Rigal

Résumé

Pierre Bruno et Marie-Jean Sauret ont édité chez ERES (Oct. 2019) un séminaire à deux voix : La différence freudienne. L’écho que chacun renvoie à l’autre réveille la théorie, la réinvente donnant ainsi toute sa place à l’inconscient. Lectrice, j’ai pris ma part pour ramasser les concepts : symptôme, frontière phobique et jouissances, psychanalyse et société, quelques enjeux, mais aussi mes propres questions /réflexions…Avec l’ambition d’une invitation à la lecture.

PAGE NOIRE
Qu’est-ce qu’un virus ?  Jean-Marc Lelièvre

Résumé

Après quelques points de repères sur la biologie du virus du Covid-2, l’amorce d’une réflexion est proposée. En examinant les différentes approches de santé publique face à la pandémie dans quelques pays d’une part, et en questionnant notre lien au monde vivant, au monde sauvage d’autre part, c’est évidemment la question de la logique collective de toute l’humanité qui est à nouveau posée avec force, loin de la soumission au Discours Capitaliste.

Mots-clés : Covid-19, immunité, santé publique, lien social, réalité biologique.

Y ETU

Pour moins que toi je n’eusse, amie
Voulu voir ce rêve brisé :
C’était sujet
Pour la raison, beaucoup trop fort pour fantaisie. Tu fus sage de m’en tirer,
Mais loin de le briser tu vins le prolonger :
Il suffit de penser à toi, si véritable,
Pour rendre vrai le rêve, historique la fable.
Tu fus sage de m’en tirer,
Mais loin de le briser tu vins le prolonger :
Viens en ces bras, et puisqu’ainsi tu m’empêchas
De rêver la fin de mon rêve, jouons-la.

John Donne
Poèmes, Paris, Gallimard; 1962

PSYCHANALYSE YETU n°45

PSYCHANALYSE ET PHILOSOPHIE

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PSYCHANALYSE ET PHILOSOPHIE
Freud et la philosophie. Ramón Menéndez

Résumé

La position de Freud par rapport à la philosophie oscille entre la fascination face à des personnages comme Frantz Brentano, son professeur à l’université de Vienne, et la critique implacable que suscitent, par exemple, les philosophes idéalistes. Ce n’est donc pas la philosophie en tant que telle, mais les assises de sa construction qui sont en jeu. Ainsi, les constructions théoriques basées sur l’expérience on tout son respect. En revanche, la spéculation métaphasique éveille la méfiance du père de la psychanalyse. Par ailleurs, Freud cherche pour la psychanalyse une voie qui puisse s’affranchir d’autres discours. Il parle spécifiquement de la physiologie et de la philosophie.

Mots-clés : Philosophie, psychanalyse, Freud, Brentano, Idéalisme, Utilitarisme.

Lacan et l’impossible de la philosophie. Véronique Sidoit

Résumé

Il est devenu commun aux philosophes de se référer à la psychanalyse, et aux psychanalystes d’en appeler à tel ou tel philosophe. Comme si un brouillage des champs s’opérait, ou qu’une éventuelle complémentarité se révélait. Mais si, en effet, Lacan a eu souvent recours à la théorisation de tel ou tel philosophe, ou à telle notion philosophique, comment entendre le terme d’antiphilosophie qu’il emploie ? Quels sont les rapports entre la philosophie et la psychanalyse ?

Mots-clés : philosophie, antiphilosophie, division du sujet, incomplétude, réel, langage, pensée, suture, énoncé et énonciation.

L’invention chrétienne du sexuel, à la poursuite de la psychanalyse. Frédéric Gros

Résumé

Mots-clés :

Sinon rien. Pierre Bruno

Résumé

Il s’agit de confronter les premières références de Lacan à Leibniz avec la lecture logis-formelle de Leibniz dans la philosophie contemporaine.

Mots-clés : Leibniz, Spaltung, vérité-correspondance et vérité-identité.

Spinoza et la psychanalyse. Bernhard Alexander

Résumé

L’auteur développe sur plusieurs points ce qui lui apparaît comme une très grande proximité entre Spinoza et Freud et s’étonne de constater que Freud n’a pas rencontré – ou du moins n’en a pas fait mention – l ‘œuvre de Spinoza, malgré des points de quasi convergence de leurs enseignements et de son objet, l’âme humaine.

Mots-clés :

L’ESSAI MINEUR
Dans la maison des hommes : incorporation et féminisation. Catherine Joye-Bruno

Résumé

En analysant le mythe fondateur de la société des îles du Nord du Vanuatu, et en le comparant au mythe freudien du père de la horde, l’auteure tente d’éclairer la nature de ce qui est incorporé lors du repas cannibalique à travers la plante qu’est le kava, et pose les questions analytiques que cette mythologie suscite quant à l’incorporation primordiale du père chez Freud et chez Lacan.

Mots-clés : Incorporation, identification primaire, pulsion de vie, totem et tabous, jouissance supplémentaire, féminisation, kava.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Premier amour. Pierre Bruno

Résumé

La question posée est de savoir si la récusation de l’identification primaire au père est une condition de conclusion d’une analyse. La réponse de Lacan, à partir du séminaire Le sinthome, est de distinguer le Père qui a donné leur nom aux choses, créateur et commandeur en somme du symbolique, et le Père en tant que réel, soit en tant que palliant l’impossible rapport entre mots et choses.

Mots-clés : Identification primaire, fin d’une analyse, inexistence du néant.

Sexuation hors filiation. Emmanuel Lehoux

Résumé

A la fin d’une cure, le sujet se trouve départi de ses identifications. Celle-ci permettaient de faire avec le non rapport sexuel. Avec l’identification au symptôme, le sujet peut faire autrement avec ce trou du non rapport. Qu’en est-il alors de la sexuation ? La rectification subjective qui s’opère à la fin d’une analyse modifiant le rapport du sujet au savoir, change l’interprétation des formules dites de la sexuation. La possibilité d’un troisième sexe se pose alors et avec elle celle d’un nouveau rapport aux deux jouissances.

Mots-clés : fin de cure, identification, symptôme, corps, nœud généralisé, troisième sexe, yad’lun.

Du supplémentaire. Sainte Thérèse d’Avila dans ses jouissances. Kosuke Tsuiki

Résumé

Jacques Lacan n’a cessé d’évoquer la tradition mystique chrétienne. Le comble en est le Séminaire Encore, où il y revient pour ressaisir l’expérience mystique du point de vue d’une jouissance qui supplée à l’absence de rapport sexuel, mais qui est autre que la jouissance phallique. Selon Lacan, cette « Autre jouissance » nie le fondement de la fonction phallique (ce fondement étant l’existence d’un être qui dit que non à la fonction phallique), de sorte que la jouissance phallique ne constitue plus un « tout ». D’où la définition de l’Autre jouissance comme « supplémentaire », et c’est cela même que Lacan appelle la « jouissance féminine ». Or le paradigme privilégié de la jouissance supplémentaire, voire son seul paradigme nommé comme tel dans Encore, est la jouissance éprouvée par des mystiques chrétiens dont, entre autres, Sainte Thérèse d’Avila. Nous allons donc travailler sur ses témoignages — qui forment une espèce de tourbillon vertigineux, mais riche d’enseignements analytiques — pour repérer des éléments qui permettent d’affirmer que la sienne est proprement féminine, et non phallique.

Mots-clés :

LA RUELLE DU DÉSIR
Hamlet ne rêve pas. Christine Chagneaud

Résumé

Il s’agit de comprendre comment Hamlet renouera avec sa capacité à agir, lui qui a vu son désir suspendu par la révélation du ghost, cela en suivant acte par acte la tragédie de Shakespeare. C’est en retrouvant la sécurité du sujet en tant qu’il parle qu’il rejoindra ce rapport du sujet à lui même, dans l’assomption de son acte.

Mots-clés : Désir, Acte, Objet, Inconscient.

«Sygne, du dire non». Lettre et Versagung. Florence Briolais

Résumé

Serrant au plus près l’écriture du poète Paul Claudel, dans sa trilogie des COÛFONTAINE, éclairée par l’enseignement qu’en extrait Lacan, dans son séminaire sur le transfert, 1960-61, l’auteur en propose, ici, une lecture orientée par la lettre et la Versagung :

La lettre du sinthome, griffe de ce ravinement du signifié dans le réel, est consubstantielle à la Versagung originelle, ce refus du sujet au signifiant de l’Autre. Un dire non, que présentifie Sygne, l’héroïne tragique moderne, s’affranchissant des limites de l’entre-deux-morts, seule voie d’accès au désir.

Mots-clés : La Lettre, die Versagung, mythe, acte, désir.

Le désir chez Sygne de Coûfontaine : sponsio, Versagung, honte et acte. Mario Uribe Rivera

Résumé

Il existe un isomorphisme éthique entre le désir de Sygne de Coûfontaine et la position responsable de l’analyste. L’interpellation subjective inhérente à la faute provoque une réponse commune ou Versagung -éco du réel hors chaîne. L’épreuve paradoxale du désir chez Sygne implique la trahison successive de l’être et la négation de la négation -Aufhebung du destin, scandée par la honte qui indique la « lâcheté » structurelle et la persistance du désir.

Mots-clés : Éthique, désir chez Sygne de Coûfontaine, position de l’analyste, interpellation subjective, Versagung, Aufhebung du destin, honte, « lâcheté du désir ».

LA STRUCTURE
Symptôme et sinthome. 8e partie. Lacan, 1960-1963

Résumé

Dans les séminaires VIII, IX et X, l’invention progressive par Jacques Lacan de l’objet a, cet objet intangible et non spécularisable, réoriente la question du symptôme et de son interprétation, non pas à partir du sens, mais à partir de ce « déchet du sens ». Nous aborderons successivement, les effets symptomatiques du complexe de castration, la question du symptôme et de la répétition, enfin celle du symptôme et de la jouissance.

Mots-clés : Symptôme, objet a, complexe de castration, répétition, névrose obsessionnelle

Y ETU

Ce que fait l’homme est bon à manger.
Tu peux avaler la salive que les hommes produisent dans la bouche,
tu peux avaler ta salive,
tu peux avaler la salive du chien, du lion, de l’homme s’il n’est pas ta mère.

Christophe Tarkos
Le petit bidon et autres textes, POL

 

 

 

 

 

PSYCHANALYSE YETU N°44

PULSION ET REGARD

 

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PULSION ET REGARD
Dingueries de la jouissance. Pascale Macary-Garipuy

Résumé

La mise en scène d’un sujet acceptant les offres faites par la technoscience pour jouir en dépassant les limites du fantasme est le motif récurent des films de Cronenberg. Ils mettent en scène des sujets transgressant les limites du principe de plaisir par des excès amenant à la fracture de la réalité. Le monde devient alors halluciné, Das Ding  venant y jouer une partition mortelle.

Mots-clés : Cronenberg, jouissance, pulsion, Das Ding.

Du coté des Ménines. Pierre Bruno

Résumé

Il s’agit dans cet article, en se fondant sur l’analyse des Ménines dans le séminaire de Lacan L’objet de la psychanalyse, de restituer les définitions majeures de la géométrie projective qui permettent de définir le statut topologique de l’objet a.

Mots-clés : Objet a, Ménines, écran/ fenêtre.

Pulsion et incurable. Valérie Gasne

Résumé

La médecine moderne repousse les limites de son pouvoir, en multipliant traitements et innovations biotechnologiques, mais se heurte dans certains cas de patients atteints de cancer, à des situations d’échappement thérapeutique confrontant à de l’incurable. La psychanalyse peut-elle aider à situer cet incurable ? En quoi la question pulsionnelle peut-elle y être impliquée ? Ces questions sont essentielles pour articuler médecine et psychanalyse.

Mots-clés : Pulsion, cancer, impasses thérapeutiques, incurable.

Entre divan et lit d’hôpital. Marie-Jean Sauret

Résumé

Valérie Gasne a proposé une « clinique du seuil », interrogeant ce que pourrait être une pratique orientée par la psychanalyse avec des patients en fin de vie. Le seuil est à la fois celui de la psychanalyse et de la médecine, de la vie et de la mort, et celui du somatique et du psychique – où gite la pulsion Le présent articulet se propose de soulever quelques-unes des questions sur lesquelles Valérie Gasne s’arrête : la substitution de l’intraitable de la maladie à l’incurable du symptôme, et de la maladie à la névrose, ne créent-elle pas des conditions particulières pour la clinique ? Malgré l’imminence de la mort, une clinique est-elle pensable qui ne prendrait pas acte de la guérison comme demande ? Et que dire des manifestations pulsionnelles à l’occasion de ces moments sans Autre en quoi pourrait consister telle expérience de coma ?

L’ESSAI MINEUR
Hors filiation, sans identification et sexuation. Emmanuel Lehoux

Résumé

Il y a un moment dans l’analyse où le sujet se trouve départi de ses identifications, Il doit alors reconstruire autrement ou faire marche arrière. Ce qui est en jeu c’est le passage de l’être à l’existence. d’avoir un symptôme à s’identifier au symptôme. Ce parcours se lit dans les différentes écritures du nœud. Cet article propose une lecture des derniers séminaires de Lacan à partir du « Yadl’un » produit dans le séminaire « ou pire … ».

Mots-clés : Identification, Yad’lun, symptôme, sinthome et existence.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Parasite. Laure Thibaudeau

Résumé

Le langage est le parasite indispensable à l’humain pour qu’il puisse s’insérer dans la vie et établir des liens avec les autres humains. Cette greffe ne peut se faire hors le désir du père, réel.

Mots-clés : langage, parasite, père réel, amour, identification, objet a.

Une rencontre. Bernadette Etcheverry

LA RUELLE DU DÉSIR

Douleur d’exister et désir indestructible. Florence Briolais

Résumé

« C’est à partir de témoignages de survivantes des camps d’extermination nazis, des camps de travaux forcés de la Chine maoïste… que l’auteure revient sur ce « désir indestructible » qui concerne tout vivant et surgit en ce point où s’expérimente  la détresse originelle. C’est en référence au tableau de la sexuation, qu’elle se pose la question : Ce désir, pourrait-il avoir un destin différent selon que le sujet se range côté masculin ou côté féminin? »

Mots-clés : détresse, désir indestructible, féminin.

Les embrouilles du père. Jacques Podlejski

Résumé

A partir d’une brève vignette clinique, cet article interroge les dimensions imaginaire, symbolique et réelle du père pour proposer une réponse à la question suivante :le père est-il symptôme ou bouchon ?

Mots-clés : père imaginaire, père symbolique, père réel.

Pas de rêve. Marie-Claire Terrier

Résumé

Si le rêve est ce qui permet à la jouissance de passer à l’ inconscient , d’où s’origine cette jouissance ? C’ est, à contrario, à partir de la clinique d’un absolu non- rêveur et la lecture que j’ en propose que j’ introduis mes questions à Pierre Bruno en lien avec son séminaire .Y est questionnée en particulier la place du moi réel voire ici l’impossibilité, forclusive, de son émergence qui se solderait par ce « pas de rêve » .

Mots-clés : forclusion , absence de rêves , égarement , inexistence , moi réel.

Le réel du désiré. Nicolas Guérin

Résumé

L’interprétation de l’analyste, pour nécessaire qu’elle puisse être, n’est toutefois pas suffisante pour constituer la voie d’un vrai réveil pour le sujet. Car si elle indexe la cause du désir, et que le désir est en lui-même désir de prendre sens, alors l’interprétation, en interpelant le désir, convoque corrélativement le sens, lequel est plutôt au service du sommeil. Comment entendre alors ce que Lacan appelle le « réel du désiré » et son rôle dans ce qui peut réveiller l’être parlant par déclosion du sens ?

Mots-clés : réel, sens, interprétation, réveil.

LA THÉORIE
SNI. Jacques Podlejski

Résumé

Cet article recense et discute diverses acceptions du terme identification, la variété de leurs supports et leur devenir dans la cure analytique.

Mots-clés : identifications, identification judiciaire, identification numérique, identification à l’analyste, identification au symptôme.

CONTROVERSES
Le fantasme, de son statut catégoriel et des conditions de son élaboration, enjeu de la psychanalyse. Celya Herbin

Résumé

On oublie trop souvent que la découverte freudienne n’est pas tant l’inconscient que le fantasme. C’est-à-dire la prise en compte du discours de l’Autre primordial dans la constitution des règles qui président à l’organisation des capacités du nouveau-né.

 Là où la tradition affirmait que le nouveau-né naissait tout armé de ses capacités, Freud montre qu’il n’en est rien, au point d’assigner à la psychanalyse la visée d’assurer une levée de l’amnésie infantile pour que soit opérée une transformation du fantasme. C’est ce point qui est ici développé pour qu’en soit prise la mesure dans la direction de la cure.

Mots-clés : fantasme, direction de la cure, épigenèse, règle.

Quatre remarques. Pierre Bruno

POÈME

La pâleur de l’aube. Charles Greiveldinger-Winling
LA CITÉ DANS LA PSYCHANALYSE
L’écriture numérique : une révolution ?  Marie-Jean Sauret

Résumé

Le numérique accélère les développements scientifiques, permet des inventions techniques prodigieuses, perfectionne les moyens de communication et de calcul, est impliqué dans l’intelligence artificielle, et, avec Internet et ses algorithmes met à notre disposition une masse de données telle que jamais l’humanité n’en a disposé d’autant à la fois.

Voilà que cette modalité de chiffrage et de calcul contamine la direction des ressources humaines et la gestion des entreprises et des services publics. Pas un secteur de notre vie ordinaire ne semble y échapper.

Une révolution ? Cette note vise à cerner les mutations du savoir corrélative et les incidences pour le sujet qui n’aurait d’autre horizon., et à en situer les conséquences au regard de la fonction de l’écrit, telle qu’elle se déduit de la clinique analytique.

Y ETU

Oreille à qui je ne demande
Tant seulement que d’être ouï
Et qu’elle me fasse dire oui.

    Nicolas Albert, alias Albert Le Grand

Œil me privant du regard qu’il me doit,
Me voyant mieux que s’il me regardait.

Antoine Héroët, sieur de la Maison-Neuve

Bouche qui peut bien parler et bien taire,
Taire je dis, car le taire opportun
Est un grand bien plus rare que commun.

Anonyme
Citations tirées de
Blasons anatomiques du corps féminin,
Flammarion, 2016

PSYCHANALYSE YETU N°43

Transcendance profane

 

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TRANSCENDANCE PROFANE
Le féminin et le transcendant profane.  Isabelle Morin

Résumé

La fin d’une analyse émancipe le sujet de l’Autre et annule la croyance en un Autre de l’Autre. Cette expérience ne peut donc être sans effet, pour le sujet, sur le rapport qu’il entretient à la transcendance à partir du consentement au féminin. Si nous n’excluons pas la pensée d’une transcendance, on peut alors parler de transcendance profane. L’auteur cherche à déterminer ce qui transcende l’humain.

Mots-clés : Féminin, Transcendance, Profanation.

La sensation océanique. Une lettre à Sigmund Freud. Romain Rolland

 

Moments épiphaniques. Thérèse Charrier

Résumé

Les moments épiphaniques – qui surgissent sur fond d’Hilflosigkeit où se rencontre l’Autre du sans recours – révèlent le réel, la Chose et le trou au cœur du langage. Ils confrontent le sujet à la question de la transcendance et ont des effets de franchissement. Ce texte explore ces moments et leurs effets depuis des expériences hors transfert jusqu’à celle de Freud où le rêve épiphanique d’Irma révèle la voix de personne transcendante au transfert.

Mots-clés : Épiphanie, Révélation du réel, La Chose, Mot trou, Femme sans au delà, Voix de personne, Transcendance.

Petite excursion au pays des nombres transcendants. Louis Morin

Résumé

Dans cette note, l’auteur cherche à saisir l’origine du terme transcendant pour certains nombres qui échappaient jusque-là à toute classification de l’époque.

Mots-clés : Nombres, Transcendants, Leibniz

Dans une nuit obscure. Bernard Sesé
LA RUELLE DU DÉSIR
Du désir. Pierre Bruno

Résumé

À partir d’une interrogation sur la façon dont Lacan se détache de la conception hégélienne du désir, il s’agit de fonder une différence d’une part entre rêve et fantasme, d’autre part entre désir et souhait.

Mots-clés : Fantasme, Désir, Demande, Souhait.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
« Qu’est “Je” ? » De l’être à l’existence. Fabienne Guillen

Résumé

Ce travail s’attache à repérer dans l’enseignement de Lacan, au-delà des élaborations de Freud sur l’identification auxquelles il se reporte régulièrement, ce qu’il a élaboré à partir de ses propres inventions. Cet article parcourt successivement : l’identification à l’image spéculaire, l’identification à l’objet petit a du fantasme et enfin l’identification au symptôme.

Mots-clés : Identification, Miroir, Incorporation, Sentiment de soi, Identification au symptôme.

LE CAS
Gothan et le mystère du deux. Sacha Dreyfus

Résumé

La rencontre avec un enfant, en institution, peut être l’occasion d’interroger la pertinence du discours de l’analyste comme réponse à la psychose infantile. Cela permet aussi d’interroger le statut du dessin, de l’écrit, de la parole dans ce dispositif de travail sous transfert.

Mots-clés : Transfert, Psychose, Discours de l’analyste, Vérité, Savoir.

LA PASSE
Indécidable, effets de passe. Hélène Seguin

Résumé

Effets du passage par la procédure de la passe sur la relecture d’une cure. La réponse du cartel opère une incessante mise au travail via l’articulation du trou dans le savoir de l’Autre et du trou du sujet, nécessaire à un « faire école ».

Mots-clés : Passe, Trou dans le savoir, Articulation, Faire école.

LA STRUCTURE
Symptôme et sinthome, 7e partie. Lacan, 1957-1960

Résumé

Du séminaire V au séminaire VII, Lacan s’attache à rappeler aux analystes le lien consubstantiel qui existe entre le symptôme et le désir humain. Ce désir n’a rien à voir avec un quelconque besoin naturel et doit se distinguer de la demande puisqu’il se présente comme son au-delà. Il va donc être crucial pour le psychanalyste de le prendre en compte dans ses interprétations et la direction de la cure, sous peine d’alimenter le symptôme au lieu de l’assécher.

Mots-clés : Symptôme, Formation de l’inconscient, Sublimation, Mensonge, Vérité, La Chose.

LA THÉORIE
La passion aporétique de Sigmund Freud. Jean-Bernard Paturet

Résumé

L’épistémologie freudienne est au cœur d’une aporie indépassable : inscrire la psychanalyse dans le déterminisme des sciences de la Nature de son époque sur le modèle de la physique et de la chimie et en même temps sous l’influence de la clinique, reconnaître la capacité fondamentale d’un sujet qui choisit.

Mots-clés : Épistémologie freudienne, Aporie, Choix.

LA LISEUSE
De la perte au manque… Marie-Jean Sauret

Résumé

La mort de Jean-Daniel Causse nous a privé d’un débat soutenu avec lui autour de son livre désormais testament, Lacan et le christianisme. C’est donc comme une marque de respect que l’article avance quelques-unes des questions que l’auteur aurait aimé partager avec lui, qui touchent à la castration, la création, l’éthique, le symptôme, le transcendant… Mais c’est la kénose – la mort de Dieu en Jésus-Christ – et ses conséquences pour penser l’athéisme qui constituent sans doute l’essentiel de la contribution ici discutée de Jean-Daniel Causse.

Mots-clés : Jean-Daniel Causse, Castration, Création, Éthique, Kénose, Symptôme, Transcendant.

L’ASSOCIATION
Une politique de la psychanalyse. Marie-Jean Sauret

Résumé

Selon une formule de Pierre Bruno, l’analysant apprend de son analyse que seul le symptôme sait. Celui qui prend la position d’analyste s’appuie sur cette découverte « impartageable ». Comment des analystes pourraient-ils alors s’associer ? La multiplication des associations tient au fait que les analystes ne peuvent, sous prétexte d’appartenir à un groupe, céder sur ce qu’ils ont appris de leur cure sans rompre leur lien au discours analytique. Aussi sont-ils parfois contraints à « l’essaimage ». Mais le réel qui les divise alors n’appartient ni à une association ni à une autre, ce qui leur fait un devoir de s’en expliquer et pour cela de se parler. Là est, s’ils s’en enseignent, l’École, supplémentaire aux associations. L’article s’efforce de déployer et de tirer quelques conséquences de cette logique.

Mots-clés : Discours analytique, École, Passe, Politique, Symptôme.

Y ETU

Accouplé à la peur
comme Dieu à l’odieux

le cou engendre le couteau

et le coupeur de têtes
suspendu entre la tête et le corps

comme le crime
entre le cri et la rime.

Ghérasim Luca.
« A gorge dénouée », dans Héros-limite,
Paris, Poésie/Gallimard, 2001

 

PSYCHANALYSE N°42

Rectification subjective, Vasquez, Décoffrage, Brentano, Non-identification, La couleur des choses, Le corps des ruines.

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RECTIFICATION SUBJECTIVE
Le corps des ruines. Juan Gabriel Vasquez

Résumé

L’architecture du roman Le corps des ruines de l’écrivain colombien Juan Gabriel Vásquez, superpose des événements de l’histoire : l’assassinat de John Kennedy, celui du sénateur colombien Rafael Uribe Uribe en 1914, et principalement l’assassinat du leader colombien libéral Jorge Eliécer Gaitán en 1946. Au cœur de ces événements, le roman explore le trajet de l’histoire au mythe, et montre comment se construit, pour chacun des personnages, sa version personnelle de l’histoire, sa façon d’affronter le passé ou de le liquider.

Mots-clés : Juan Gabriel Vásquez, Colombie, Kennedy, Jorge Eliécer Gaitán, Rafaél Uribe, Mythe, histoire, rectification subjective.

Ce qui de Brentano reste chez Freud. Ramon Menendez

Résumé

Dans ce texte nous reprenons la rencontre entre le jeune Freud et le philosophe viennois Franz Brentano. Ce dernier a été d’une grande importance pour le positionnement de Freud par rapport à un certain nombre de questions cruciales comme la religion, la philosophie et la psychologie. Les échanges avec Brentano ont permis à Freud de connaître les principaux enjeux de la philosophie et de se familiariser avec l’usage de la logique. Dans l’Esquisse d’une psychologie, Freud reprendra un certain nombre de points développés par son maître, souvent pour prendre ses distances avec lui. Nous signalons en particulier la place que Brentano réservait à l’âme, place à laquelle Freud viendra glisser la psychologie des profondeurs.

Mots-clés : Brentano, Freud, Philosophie, Religion, Psychologie, âme.

Rectification subjective. Emmanuel Lehoux

Résumé

Lacan pose le moment de rectification subjective en début d’analyse. Ce moment est-il unique dans le parcours d’un analysant ou bien n’est-il unique qu’à être le premier ? C’est en suivant le chemin d’une analyse menée jusqu’à sa conclusion et les mouvement dans le transfert que sera examinée cette question.

Mots-clés : transfert, symptôme, moi réel, moment de passe, fin d’analyse.

L’ESSAI MINEUR
La couleur des choses. Freud sur l’Acropole. Marie Claire Terrier

Résumé

La jouissance autre que phallique  d’une femme contamine  la mère qu’elle devient laissant chez son enfant “une part chose” indélébile. Celle ci est l’objet d’un démenti originaire  par le sujet  naissant. Elle peut être retrouvée par le sujet névrosé car elle fut l’objet d’une pré-nomination par cette une femme “particulière” qui l’a adopté. Laissant des traces de son passage dans la pré-histoire du sujet elle fait de lui un existant singulier. Est en jeu pour un sujet lors de ces retrouvailles l’émergence du moi réel comme reste sinthomatique. C’est à lumière de cet existant singulier qu’est Freud que nous soutiendrons cette thèse et tenterons d’éclairer ce qui se passe pour lui sur l’Acropole .

Mots-clés : jouissance féminine, démenti originaire, pré-nomination,  moi réel.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Non-identification. Nicolas Guérin

Résumé

L’investigation de la fonction de l’identification, toujours solidaire du repérage de la position de l’analyste, conduit à terme à poser le problème de s’identifier à du non-identifiable. Le désir de l’analyste se situerait en ce point du désir qui n’est pas seulement causé par l’objet a mais qui porte en lui, au-delà du fantasme, la « dimension de l’existence » ; expression que Lacan utilise à propos de Régine, telle qu’en elle-même, pour Kierkegaard.

Mots-clés : Non-identification, second degré, existence, Kierkegaard.

L’identification : entre aliénation et séparation. Marie-Jean Sauret

Résumé

Profitant de l’analyse que Patrick Boucheron fournit de la fresque de Sienne, l’article s’efforce de dégager la structure du pouvoir qui ne cesse de contaminer l’autorité.  Au-delà, il s’agit de montrer en quoi ce résultat concerne toute image (moi idéal y compris) et pas seulement celles à caractère politique. Là où le pouvoir repose sur l’aliénation à l’Autre, l’autorité parie pour la séparation.

Le pouvoir serait-il au moi ce que l’autorité est au sujet ?

Mots-clés : Aliénation, autorité, moi, moi idéal, Idéal du moi, Surmoi, politique, pouvoir, séparation.

Lacan médiéval. Hommage à Serge Cottet
LA PASSE
Re-passage, à deux voix. Jacques Podlejski

Résumé

Cet article présente, sous forme de dialogue fictif, l’expérience d’un retour à la procédure de la passe après une première passe ayant conduit à nomination. Il présente des gains de savoir qui ne résultent pas d’une reprise d’analyse mais du travail analysant soutenu dans le collectif associatif de l’APJL. Il revisite divers points théorico-cliniques relatifs à la fin de l’analyse et interroge ce qui, dans un collectif, permet la poursuite de la tâche analysante au delà de la fin de la cure.

Mots-clés : Faire école, passe, destitution subjective, désêtre, deuxième mort.

LA THÉORIE
Lacan, Horkheimer et le déclin du père. Juan Pablo Lucchelli

Résumé

S’il y a une notion entièrement nouvelle dans l’œuvre de Jacques Lacan, c’est son diagnostic du déclin de la figure paternelle dans la modernité. Le temps du pater familias qui jouit d’une obéissance généralisée est fini pour de bon. Lacan en est bien conscient, et c’est la thèse qu’il défend en 1938, dans son article «La famille», publié dans l’Encyclopédie Française. Mais cette idée n’apparaît pas ex nihilo. Cet article démontrera, en s’appuyant sur des preuves empiriques, que la thèse de Lacan sur le déclin de la figure paternelle provient du fondateur de l’école de Francfort, Max Horkheimer.

Mots-clés : Lacan, Horkheimer, Frankfurt School, Adorno.

Exécution au silensophone selon luca. Luminitza Claudepierre Tigirlas

Résumé

De sa place de fiction, le nom Gherasim Luca cherche un corps de fixion, de fixation, il incite à interroger les effets d’un possible lapsus de nouage dû au désarroi dans son articulation à la Chose. Luca voudrait-il « prendre corps » comme un dire-passage du texte écrit à la voix ? Le sentiment d’identité du poète n’est que flottement et convulsion, il produit un effet de voix.

Mots-clés : Loup-Luca, poésie-silensophone, Lucaphonie, (Z)Eros.

LA STRUCTURE
Symptôme et sinthome, 6° partie, Lacan, 1955-1957

Résumé

Le séminaire III que Lacan consacre aux psychoses lui permet de fonder la différence structurale entre névrose et psychose à partir d’un rapport différent du sujet au symbolique et le statut particulier que le symptôme y prend. Dans le séminaire IV, il s’attache à la spécificité de la structure perverse à partir de son engluement dans l’imaginaire et nous démontre comment du choix du symptôme, phobie ou fétiche, va dépendre de la structure du sujet sur un mode névrotique ou pervers.

Mots-clés : symptôme, forclusion du Nom-du-père, phobie, fétiche, perversion.

LA LISEUSE
Décoffrage. Pierre Bruno

Résumé

Freud s’est confronté de façon continue à la question « Que veut la femme » sans céder sur la transcendance du père.

Pour examiner cette question, j’ai tenté de saisir comment un homme rencontre une femme et comment une femme commande cette rencontre en m’instruisant de la lecture de trois romans japonais contemporains:Kafka sur le rivage de Murakami, Les vestiges du jour de Kazuo Ishiguro et Pays de neige de Yasunari Kawabata.

Mots-clés : que veut la femme, transcendance du père, complexe d’Oedipe.

EXTÉRIEUR
Trois cimetières. Hommage à Guy-Félix Duportail

Résumé

Dans « les trois cimetières », Guy Felix Duportail se rend d’abord sur la tombe de Hegel à Berlin pour lui demander pourquoi il n’a pas « cru » au signe =. Puis il va au cimetière de Cambridge demander à Wittgenstein pourquoi, croyant au signe = il n’a pas « cru » au langage du rêve. Enfin, Guy Felix Duportail se rend sur la tombe de Lacan à Guitrancourt et le questionne sur comment il a pu, à la fois « croire » au signe =, et au langage du rêve.

Mots-clés : langage mathématique, langage du rêve, inconscient, grammaire, normes.

Y ETU?

I

Accordailles

 

Fin de terre,
Fin de ciel,
Fin de village,
Tombé le chêne, le radeau fleurit.

Marina Tsvetaïeva, Le gars, Paris, édition Des Femmes, 1992, p. 25

 

 

PSYCHANALYSE N°41

Commencements d’une analyse. Identification. Sinthome. Noir. Poésie.

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COMMENCEMENTS D’UNE ANALYSE
Aucun commencement, jamais. Pierre Bruno

Résumé

Accorder la priorité au repérage de l’entrée de l’analysant dans le discours de l’analyste est à récuser, même si le moment de cette entrée est important. En effet, l’essentiel est que, dès le premier contact du candidat-analysant, ou de quiconque, avec un analyste, celui-ci institue d’emblée le discours de l’analyste en tant qu’offre, ce qui ne veut pas dire qu’il doive se désintéresser des modalités de présentation de cette offre.

Mots-clés : Demande, commencement, discours de l’analyste.

Avant le début. Marie-Jean Sauret

Résumé

La psychanalyse, à suivre Lacan, est le retour dans le réel de ce que le Discours Capitaliste, a rejeté : la castration (et les choses de l’amour). Or, le néolibéralisme n’a cessé de se perfectionner – au détriment de quels éléments nécessaires au processus de subjectivation ? A quelle condition l’analysant ainsi formaté se tournera-t-il vers la psychanalyse et pour lui demander quoi ? Psychanalyse et analysant portent-ils les traces et lesquelles de ce nouveau moment historique ?

 Mots-clés : Acte, amour, castration, Discours Capitaliste, rapport sexuel.

Les entretiens préliminaires. Avant de commencer. Paul Alerini

Résumé

Les entretiens préliminaires sont pour l’analysant potentiel une introduction à la cure et pour l’analyste une prévision sur l’analysabilité et la différence avec une psychothérapie. Pour Lacan ce temps indispensable est une confrontation de corps et il se distinguait en cela de Freud qui voulait qu’il soit le plus bref possible. Entre ces deux moments historiques l’évolution des idées a suivi des voies diverses, la question du transfert en est le centre.

Mots-clés : Préliminaires, prévision, transfert.

« Mais aussi sur l’analyste ». Jérémie Salvadero

Résumé

Comment penser l’entrée en analyse aujourd’hui ? Un colloque organisé par l’Association de Psychanalyse Jacques Lacan et l’association Encore à Marseille le 28 Février interrogeait l’incidence des discours dominants sur les analysants potentiels mais aussi sur l’analyste. Ce texte invite à s’attarder sur ce « mais aussi », en lien à l’idéologie du déclin comme discours dominant chez les analystes et donc à la place du Père dans le discours analytique.

Mots-clés : Idéologie, déclin, place publique, silence, père réel, charité.

L’ESSAI MINEUR
Identification et nomination. Pierre Bruno

Résumé

Il s‘agit d’abord de décliner les trois formes d’identification repérées par Freud. Tout en étant d’accord avec Freud sur ces trois identifications, Lacan franchit deux pas : le premier consiste à mettre au jour une autre forme d’identification, celle au symptôme, qui se caractérise de n’être plus, comme les trois autres, une identification à l’Autre. Le second pas concerne son propre enseignement : il consiste à tenir le Nom-du-Père non plus seulement comme un père nommé, mais comme nommant.

Mots-clés : Nomination, trou, Autre réel.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Démenti et pulsion de mort : un arrangement pour la vie. Laure Thibaudeau

Résumé

Posons que la mort est le fondement de la vie humaine. C’est ce que refuse l’ordre phallique, qui pourtant en est porteur. Il s’y oppose par le démenti. Mais le symptôme dénonce ce démenti du langage, là où celui-ci manque à dire. Ces deux positions vont s’affronter tout au long de la vie du sujet. C’est à faire une psychanalyse que le sujet peut se reconnaître mortel, humain, et singulier, apprivoisé par son symptôme.

Mots-clés : Pulsion de mort, vie, démenti, symptôme.

Mnémosyne et Léthé. Élisabeth Rigal

Résumé

La mémoire et l’oubli concernent l’inconscient et le refoulement. Ils n’appartiennent pas qu’au sujet mais participent de la culture incluant la culture psychanalytique. La correspondance de Freud à Fliess publiée en 2006 en France restitue une part de l’histoire supprimée dans les publications précédentes. Elle permet de faire des liens, d’une façon nouvelle, entre l’histoire d’Emma Eckstein et le rêve de l’injection faite à Irma. La mémoire et l’oubli signalent également notre relation au grand Autre.

Mots-clés : Mémoire ,oubli, histoire de la psychanalyse, Emma Eckstein, Freud et Fliess.

Le petit pas d’après… Sylvianne Cordonnier

Résumé

Jacques Lacan requiert du psychanalyste un « lire » particulier, corrélat de l’inconscient structuré comme un langage. Se propose ici une lecture singulière de l’ « inédire » du Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. Ce séminaire témoigne de l’acte posé en 1964 par Lacan. Acte qui entérine un autre centrement de sa position, vérifiant la justesse de sa création, l’objet a, et posant les jalons du discours analytique. Dès lors, s’articulent de façon nouvelle les concepts freudiens, dans un lien de filiation dont Lacan s’émancipe, à condition de s’en servir, pour accomplir, à partir de son propre fil : le sinthome, le petit pas d’après…

Mots-clés : le liredire de la cure – l’indédire de la fin de cure – l’autre centrement – le style, l’art et la manière – l’eutuquia – l’objet a – de la filiation au symptôme – Lacan poème.

Les Crimes de l’amour. Catherine Bruno

Résumé

En s’appuyant sur les textes sadiens « Eugénie de Franval » et La philosophie dans le boudoir, l’auteure développe la thèse que chez Sade dans l’inceste  père-fille, le partenaire du pervers n’est pas l’enfant, mais la mère. La fille incestueuse occupe pour lui une fonction particulière qui consiste à venir s’affronter à la castration maternelle à la place du pervers.

Mots-clés : Sade, inceste père-fille,  perversion, castration maternelle.

LA THÉORIE
L’identité et l’identification : des sœurs ennemies ? Jean-Daniel Causse

Résumé

Si l’identification et l’identité sont étymologiquement liés, cet article montre ce qui permet de les différencier, et même de les opposer, à partir de l’élaboration proposée par Lacan. On s’intéresse ici à une identification qui, non identitaire, produit de la différence absolue. C’est en sens que le « trait unaire » permet de se compter pour un – absolument singulier – dans le registre du signifiant.

LA STRUCTURE
Symptôme et sinthome, 5e partie. Lacan, 1936-1955

Résumé

De 1936 à 1955, Lacan tente de resituer le symptôme dans les registres de l’imaginaire, du symbolique et du réel, en rupture avec le contexte postfreudien de l’époque pour orienter la direction de son interprétation. Les trois formules choc à retenir sont : « le moi comme le symptôme humain par excellence », « le symptôme comme message dans le registre symbolique » et « le symptôme comme retour de la vérité dans les failles du savoir ».

Mots-clés : Symptôme, message, vérité, langage, formation de l’inconscient.

LA PASSE
Noir. Carole Diaz

Résumé

Une traversée dans le noir, du noir. Entrée et issue d’une cure par un point noir de réel. Un voyage au travers de quelques rêves et trois souvenirs d’enfance qui, relus plus loin, firent effet de coupure définitive. L’Autre était barré. Via la traversée du fantasme et la chute du tranfert, chutait définitivement l’objet. Puis un second temps d’écriture vient tenter de relire les effets de coupure sur le corps par la théorie et, plus particulièrement, la topologie de Lacan.

La lettre dans le mot. Chantal Thirion-Delabre

Résumé

Suivre le mouvement de la lettre dans le mot va être déterminant dans mon analyse. Cela va m’être essentielle pour entendre et attraper le Réel ; non pas le signifiant en soi mais la lettre dans le mot et ce qui la borde. C’est ce qui façonne l’écriture de ce témoignage.

Mots-clés : La lettre, témoignage, passe, conclusion.

POÉSIE ET VÉRITÉ
Poésie et vérité. Serge Pey
LA LISEUSE
Les faits d’écriture. Véronique Sidoit

Résumé

Il s’agit, dans ce texte, de tirer quelques points vifs traités dans le livre de Nicolas Bendrihen Écritures et réel du cancer – Gratter le mur.
Quelle est la fonction de l’écriture dans la rencontre du réel d’un sujet ? D’une écriture comme hystorisation, une écriture qui voile le réel en permettant sa subjectivation, à une écriture qui ouvre sur le réel et le dévoile, ce livre traite les différents effets d’écriture dans la pratique d’écrire à laquelle recourent de nombreux sujets. D’une dimension très clinique, ce livre questionne tout au long de son parcours le nouage entre la parole telle qu’elle se déplie dans l’analyse et l’écriture de l’inconscient.

Mots-clés : Cancer, écriture, réel, fantasme, inconscient, lettre.

YETU

Est-ce qu’il fait vraiment froid dehors, où ça dehors ?

James Sacré, « Figure 8. », Figures qui bougent un peu, Paris, Gallimard, 2016

 

PSYCHANALYSE N°40

 

Pulsion. Pédication. Rilke. Répétition. Trait unique. Libertin.
PSYCANALYSE N°40

DÉ-MENTI
Éclipse. Isabelle Morin

Résumé

Dans ce texte, l’auteur explore différentes façons de ne rien vouloir savoir, de se barrer ainsi  l’accès à une part de la réalité,  de refuser la vérité menteuse du mensonge, une vérité  qui concerne le réel à laquelle certains sujets n’ont pas accès. Le démenti est consubstantiel à la  structure du langage.

Mots-clés : vérité, mensonge, savoir, castration, démenti.

Sur les pas de Freud : du démenti pervers au démenti généralisé. Henri Rey-Flaud

Résumé

La détermination du démenti constitue la dernière avancée capitale de Freud qui bouleverse sa théorie du refoulement et de l’inconscient. Après le chantier initial de l’Homme aux loups (1918) qui met en lumière le clivage du sujet autour de la question de la castration, Freud circonscrit en 1927 dans le Fétichisme le démenti pervers avant de clôturer sa découverte en 1936 dans la Lettre à Romain Rolland avec la reconnaissance du démenti généralisé.

 Mots clés : démenti pervers, répression, castration, démenti généralisé.

 

Stéréo. Pierre Bruno

Résumé

Il s’agit dans cet article de faire valoir la différence entre le menti et le démenti et d’en tirer les conséquences. Si le menti est le propre du langage, le dé-menti consisterait à prendre acte de la limite du langage quant  à sa prétention à la vérité. Ce n’est pas disqualifier la quête de la  vérité comme moteur d’une psychanalyse, mais appréhender l’incapacité du savoir à la recouvrir toute. De ce point de vue, le dé-menti se distingue du refoulement, y compris originaire, dont l’empan est entièrement circonscrit à l’axiome, philosophique, selon lequel  il y aurait, à l’infini d’un horizon, promesse virtuelle d’une vérité toute, religieuse donc. Cette thèse est congruente avec la question de Lacan: le démenti est-il un « louche refus »?

Mots-clés : démenti, refoulement, vérité, savoir.

Variante de la SAMCDA. Jacques Podlejski

Résumé

Cet article interroge le démenti intervenant dans la constitution des foules, celui de l’analyste quant à son acte et son incidence dans la formation des groupes analytiques. Il propose de rapporter ce démenti au réel de la castration maternelle et à l’impossible résorption du réel dans le symbolique.

Mots-clés : démenti (Verleugnung) du sujet, démenti du réel, démenti de l’analyste.

Le Ver et le trou : quelques lueurs, pas sans conséquences. Véronique Sidoit

Résumé

Le fil conducteur de ce travail est la levée du démenti dans son rapport à l’acte, question qui a amené l’auteur à discuter aussi bien de métapsychologie que des conséquences cliniques, éthiques, voire politiques du démenti et de sa levée. Car ces dernières impliquent de s’intéresser au lieu d’inscription du démenti, au temps de la symbolisation primordiale et de l’émergence du sujet. La coupure signifiante qui produit un sujet divisé entre savoir et vérité est précisément ce qui fait l’affinité du démenti et de l’acte : ce dernier met en valeur et s’appuie sur ce que le démenti reconnaît et annule en même temps : la division du sujet et l’objet a qui la cause. Cet objet réel qui est démenti – dans sa dimension d’objet de jouissance – est celui-là même qui est au principe de l’acte – dans sa dimension d’objet cause de désir. Qui dit acte dit effet dans le sujet, changement de position dans son rapport à la jouissance, aux autres et au monde ; il s’agit pour l’auteur de questionner ce qui fait point de butée aussi bien dans la clinique que dans le lien social.

Mots-clés : démenti, levée du démenti, lien social, politique, éthique.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Écrire avec Rilke. Dans le Rilkéen de mes apprentissages. Luminitza Claudepierre Tigirlas

Résumé

Dans l’après-coup de la parution de son essai « Rilke-Poème. Élancé dans l’asphère » (L’Harmattan, 2017), l’auteure refait un tour par l’Espace intérieur du monde scrutant le Réel de l’écriture avec l’Ouvert Rilkéen. L’idéal-du-sacrifice ne cesse de s’y réinventer poétiquement – tant que l’amour élance les mots la-languides des amants qui désavouent leur mue en signes, fût-ils Héros ou Elle-sans-faute.

Mots-clés : Rilke-Poème, Idéal-du-sacrifice, Écriture, Amour.

Le travail réflexif de la pulsion : un aller-retour ? Christian Fierens

Résumé

La pulsion ne peut pas être conceptualisée dans le cadre de la dichotomie classique du corps et de l’esprit. Elle implique au contraire une série de parcours ou de dérives (imaginaire, symbolique, réel) qui sont en même temps l’armature de la méthode psychanalytique. La pulsion ne peut donc être interprétée comme symbolique ou du côté d’un super grand Autre. Elle trouve sa place spécifique dans la suite logique du manque radical de ce grand Autre (S de grand A barré). Et c’est par là qu’elle ouvre un espace de liberté qui dépasse de loin le champ du fantasme.

Mots-clés : fantasme – Grand Autre – Liberté – Narcissisme – Pulsion.

PAS DE DANSE
La danse : un déshabillage impossible. Fabienne Guillen

Résumé

A partir d’une analyse de son rapport singulier à la danse, l’auteur tente une approche de cet art de l’éphémère centré sur le corps qui conjoint le temps et l’espace. Elle démontre comment sa passion de la danse a constitué sa réponse symptomatique au réel de son identité, de sa quête de la féminité et de son rapport aux objets du désir de l’Autre, le regard et la voix. Elle convoque à l’appui de ce parcours un conte d’Alfonse Allais, l’œuvre de l’art charnel d’Orlan, la danse des sept voiles de Salomé qui s’inspire du mythe de la déesse Ishtar issu des croyances assyriennes et babyloniennes.

Mots-clés : danse, schéma optique, regard, voix, jouissance du mouvement.

LA STRUCTURE
Le trait unique – einziger Zug – chez Freud. Yamina Guelouët-Thabet

Résumé

Dans un contexte de bouleversements sociaux provoqués par l’imminence du conflit mondial de 1914, contexte propice aux formations en foule, l’intérêt de Freud pour les questions de société, déjà manifesté dans « Totem et tabou », se trouva fort aiguisé. Poursuivant sa réflexion sur ce sujet , il entreprend de donner une base psychanalytique à la psychologie des foules. Pour ce, il va recourir au processus de l’identification pour en élaborer le concept et aboutir à la découverte de l’einzgur-zug , le trait unique identificatoire, qui va révéler sa fonction opératoire au sein de la foule, miroir grossissant de ce qui advient à l’échelle individuelle.

Mots-clés : Freud, psychologie des foules et analyse du moi, idéal du moi, identification, einziger zug-trait unique.

La répétition au fil de Lacan. Christine Chagneaud

Résumé

Lacan, séminaire après séminaire, creusera le concept de répétition: comme fait de langage d’abord, ensuite comme indice du lieu où le sujet ne peut se nommer, puis comme cause au surgissement de l’unaire. C’est avec le séminaire XI, dans le temps de l’ex-communication, que le pas de Lacan sera décisif. Quittant le seul champ de la fonction signifiante, il nouera répétition et réel – tuché et automaton – faisant de la répétition l’index du réel.

Mots-clés : répétition, signifiant, sujet, réel, principe de plaisir.

EXTÉRIEURS
D’Ériphile à Œdipe. Les fruits amers de la pédication. Serge Lavoine

Résumé

Le seul personnage tragique de l’Iphigénie de racine, Eriphile, l’est peut-être en tant qu’on peut la supposer née d’une pédication manquée d’Hélène par Thésée, de même qu’Œdipe est né d’une pédication manquée de Jocaste par Laïos. Le texte de Racine, dans sa crudité, tend à vérifier cette hypothèse.

Mots-clés : naissance interdite, pressentiment tragique, obsession sexuelle.

La voix féminine de l’orgueil libertin. Jean Goldzink

Résumé

L’article se propose d’illustrer un thème imposé (‘’La parole’’) sur la Lettre 81 des  »Liaisons dangereuses’’. Il part du postulat  que la philosophie et la littérature d’Ancien Régime établissent  la priorité des passions, aptes à former dans chaque cas un système logique à mettre au jour. La Lettre 81 le confirme explicitement. L’origine de l’auto-éducation rigoureuse de Mme de Merteuil se construit à partir de la rencontre entre l’orgueil et l’inégalité des sexes. La marquise prétend renverser, pour elle seule, le système viril du libertinage. D’où la tonalité unique de sa voix.

 Mots-clés : libertinage féminin, Liaisons dangereuses, inégalité des sexes.

Y ETU ?

There it was, word for word,
The poem that took the place of a mountain.

Il était là, mot pour mot,
Le poème qui a pris la place d’une montagne.

Wallace Stevens, À l’instant de quitter la pièce, Paris, Librairie José Corti,  2006, p. 38-39
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Claire Malroux

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PSYCHANALYSE N°39

Pulsion. Répétition. Wittgenstein. Barbara Low

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LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Pulsion (drive out). Pierre Bruno

Résumé

Ce texte propose une thèse sur l’articulation de la pulsion et du fantasme. Le montage de la pulsion  et la formation du fantasme impliquent l’habitat langagier. Ce n’est qu’au troisième temps de la pulsion qu’un sujet apparaît, dans le processus de l’aliénation, mais pour aussitôt disparaître. La surimpression de l’aliénation sur le montage de la pulsion est la clé de l’assujettissement par le fantasme et reste commandée, dans toutes les modalités de la séparation, par le désir du père et non par sa jouissance.

Mots-clés : pulsion, fantasme, aliénation-séparation, désir du père.

Destins et filiation. Catherine Bruno

Résumé

Cet article interroge la fonction de l’objet voix dans la nomination et « la fonction réelle du père dans la génération » (Jacques Lacan), pour distinguer le père du nom du père du désir. L’auteure s’appuie sur le film Taxidermie, organisé en triptyque par le cinéaste hongrois György Pálfi. Il y raconte la destinée des hommes d’une même famille, sur 3 générations, à un instant «t» de leur vie, dans une petite ville de Hongrie au XXème siècle, destinées liées aux figures de la pulsion mises en scènes : orale, anale, scopique et invocante.

Mots-clés : Filiation, père du nom, père du désir, mère incertaine, pulsion, objet voix.

Comment enseigner ce que la psychanalyse nous enseigne ? María Antonieta Izaguirre

Résumé

L’auteur interroge la façon dont s’opère la transmission de la psychanalyse à travers la passe ou les grands cas cliniques. Si Freud a produit une nouvelle forme narrative après les transformations culturelles liées à première guerre mondiale, Lacan a imposé un style propice à la transmission. Ce qui se transmet d’un cas est le témoignage du reste réel de l’expérience.

Mots-clés : construction narrative, style, transmission, enseignement, réel.

D’un savoir qui ne se saisit pas ? Elisa dos Mares Guia-Menéndez

Résumé

Dans le champ de la psychanalyse le féminin ne se réduit pas au savoir sur la femme, chercher à le définir correspondrait à contredire ce qu’il a de plus particulière, sa capacité de se réinventer à chaque fois. Or, la recherche de la vérité doit aussi laisser la place à l’énigme. Le mouvement de Freud ainsi que l’enseignement de Lacan nous apprend beaucoup à ce sujet, et nous sert aussi comme un sort de boussole pour penser ce point si particulier qui est celle du savoir dans la psychanalyse.

Mots-clés : féminin, féminité, idéal, énigme, savoir.

La différence dans le sexe, ou le « sans alibi » Sophie Mendelsohn

Résumé

La différence des sexes est une pierre d’angle de la condition symbolique telle que l’envisage la psychanalyse, et l’enjeu d’une querelle intense dans la culture, où elle fait régulièrement l’objet de démentis stratégiques. Elle se présente plutôt ici comme un alibi qui permet au sujet de l’inconscient de continuer à ignorer une autre différence, à la cruauté mordante, celle qui traverse le sexe lui-même.

Mots-clés : sexe, différence, symbolique, alibi, cruauté.

LA THÉORIE
La catégorie du semblant et l’acte analytique. Dimitris Sakellariou

Résumé

Une psychanalyse consiste pour un sujet à réinventer des modalités lui permettant de loger son être de jouissance dans un lien social nouveau lui rendant possible d’habiter le monde. Or le réel de la Jouissance ne s’attrape que par le semblant phallique bien insuffisant à dire la différence, et rendre possible le rapport sexuel qui ne peut s’écrire, et à quoi supplée le symptôme. Reste l’objet α que l’analyste doit élever à la dignité du semblant d’être dans le transfert. Il n’y parvient que dans la mesure où il arrive par l’effet son acte à accoucher de cet objet en en faisant sa marque de fabrique.

Mots-clés : Acte analytique, amour, Autre, castration, Discours (lien social), Discours Capitaliste, Jouissance, Jouissance de l’Un, Jouissance du corps de l’Autre, Phallus (Φ, (-φ)) Rapport sexuel, Réel, Semblant, Sinthome, suppléance, Symptôme, Vérité.

LA STRUCTURE
La répétition chez Freud (2e partie). Karin Adler

Résumé

Ce texte est la suite de celui intitulé « La répétition de Freud ». Il traite de la conceptualisation Freudienne du masochisme premier et de sa nouvelle appréciation du principe de Nirvana suite à l’introduction du concept de la pulsion de mort déduit de sa découverte de la compulsion de répétition. Celle-ci est premièrement précisée dans sa fonction de défense de l’inconscient qui ne provient pas du moi. Deuxièmement, Freud lui attribue d’une part le processus de fixation pulsionnelle au refoulement et par ailleurs la conservation de la situation d’un danger qui n’est plus actuel.

Mots-clés : Pulsion de mort, compulsion de répétition, masochisme premier, principe de Nirvana.

EXTERIEURS
De la grammaire analytique (Wittgenstein et Lacan). Guy Félix Duportail

Résumé

L’objectif de cet article est de montrer que la critique de l’idée de métalangage n’est pas le seul point commun entre Wittgenstein et Lacan. La notion de grammaire – au sens du second Wittgenstein – constitue également un point décisif dans la relation conceptuelle qui unit Lacan à Wittgenstein. La grammaire mathématique des propositions empiriques, telle qu’elle est exposée dans les Remarques sur les fondements des mathématiques, éclaire le statut des mathèmes en psychanalyse. Les mathèmes sont alors considérés comme des règles de grammaire qui conditionnent ce que l’on peut dire avec sens de la clinique. Enfin, l’approche grammaticale permet de comprendre pourquoi les propositions analytiques ne parlent pas de l’Être, mais de l’Un, entendu comme noyau élémentaire de la réalité psychique.

Mots-clés : grammaire, proposition, mathème, sens, réel, hénologie.

Anamorphose. M’as-tu vu ? Faire parler les murs. Élisabeth Rigal

Résumé

La découverte de la grotte Chauvet (Gard) a provoqué une révolution dans la conception de l’Homo Sapiens et celle de l’apparition de l’art. Il s’agira d’interroger les représentations à l’œuvre qui dépassent la figuration. La façon dont l’objet regard est visé introduit-elle le rapport entre les sexes ?

Mots-clés : Anamorphose, regard, Chauvet, Homo sapiens, transmission.

 LES INTROUVABLES
Refoulements. Barbara Low
Y ETU ?

Si tu mets ton oreille au tic-tac de
ton oreille tu entendras bien en
toi quelque chose qui n’est pas toi-même
et qui est un ou le démon.

Max Jacob, Le cornet à dés, Paris, Poésie/Gallimard, 1945, p. 56.

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PSYCHANALYSE N°38

Malentendu tragique. Répétition. Danser. Amour. Insaisissable. a et ça

 

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HOMMAGE A ALAIN LACOMBE
Rêve et fantasme. Alain Lacombe

Résumé

Quel est le rapport entre le rêve et le fantasme et en quoi se différencient-ils dans leur lien au réel ?

Mots-clés : rêve, fantasme, désir, jouissance, corps, langage.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Ça n’est pas Lacan. Pierre Bruno

Résumé

« Il n’y a de cause qu’après l’émergence du désir », telle est la proposition centrale du séminaire interrompu de novembre 1963, de Lacan, intitulé Les noms du père. Critiquant le mythe freudien de Totem et tabou, Lacan tient qu’il n’y a de Dieu que comme désir.

Mots-clés : objet a, nomination, désir, noms-du-Père.

« Le livre de sable » de Borges : un Autre insaisissable. Dominique Corpelet

Résumé

Dans trois de ses contes, « La Bibliothèque totale », « La Bibliothèque de Babel » et « Le livre de sable », J. L. Borges effectue un parcours au terme duquel il peut énoncer que le savoir ne saurait se constituer en totalité close. Avec Russell et le paradoxe des ensembles, l’écrivain donne forme littéraire au mathème de A barré. Il rejoint Lacan qui, dans D’un Autre à l’autre, avec la logique ensembliste, démontre la topologie de A : il est affecté d’une faille.

Mots-clés : Russell, paradoxe des ensembles, incomplétude de l’Autre, savoir.

LA PASSE
Du trait à la lettre, du saut du lit à l’amour. Aïssa Bakir

Résumé

Trajectoire d’une passe, dans laquelle celle-ci aurait pu s’écrire au pluriel. Singulier du trait faisant signe et matière à la lettre. Le passage de l’analysant à l’analyste, mouvement qui se dépose dans la passe, et dont la musique peut se faire entendre comme un « finale » dans la cure qui se conclut. Tintamarre du trait qui, sans se lisser, se fait lyre et se fait lettre. Lettre qui, sans se forcer, se fait lettre d’amour.

Mots-clés : passe, lettre, invention, amour.

LA THÉORIE
Malentendu tragique. Entretien avec Francisco Pereña

Résumé

Au cœur de la condition de vivant du sujet, la pulsion inscrit dans le corps la place de l’Autre en tant qu’altération pulsionnelle, cet Autre étant identifié comme responsable de notre solitude et de notre dépendance. De là l’égarement du sujet, la confusion, l’angoisse et le désir de s’approprier cet Autre à travers le mensonge collectif de l’identité et de la servitude. Assumer la condition tragique de l’existence est un devoir éthique. C’est cela la question tragique : comment vivre sans savoir vivre. Le sujet ne coïncide pas avec le citoyen. L’histoire ne doit pas voiler ni récupérer par une psychologie de la performance et de l’adaptation la dimension symptomatique de la répétition en tant que mode particulier d’inscription de l’altération pulsionnelle en tant que défi de vivre.

Mots-clés : répétition, histoire, pulsion, dimension tragique, demande, caractère, symptôme. 

LA STRUCTURE
La répétition chez Freud. Karine Adler

Résumé

Le texte suit la trace du concept de la répétition chez Freud en rapport avec la remémoration et la résistance. Il décrit le chemin de l’évolution théorique pris à partir de l’observation clinique des névroses de guerre et des rêves traumatiques. La découverte de la compulsion de répétition permet à Freud l’ouverture vers l’au-delà du principe de plaisir et son développement de l’hypothèse de la pulsion de mort.

Mots-clés : répétition, compulsion de répétition, pulsion de mort.

PAS DE PORTE
Faire danse. Deborah Puccio-Den

Résumé

Combinant anthropologie et psychanalyse pour éclairer le rapport entre son vécu personnel et ses investissements intellectuels, l’auteur explore la perversion comme une modalité de l’action, individuelle et sociale, qui place le sujet dans une position particulière par rapport à son langage. Trois activités utilisant ce même ressort sont mises en parallèle : l’agir masqué dans les rites du carnaval, le crime mafieux et la danse.

Mots-clés : perversion, action, danse, crime, mascarade, mafia.

UNE RÉFÉRENCE DE LACAN
Dante Alighieri ou la poésie amoureuse. Étienne-Jean Delécluse
YETU

-Dieu, ne juge pas ! Tu n’étais pas une femme, sur terre !

Marina Tsvetaïeva, L’offense lyrique et autres poèmes, trad. H. Deluy, Tours, Farrago, 2004

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PSYCHANALYSE N°37

Intersexualité. Passe. Folie et démocratie.

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LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Tirésias, patron des analystes ? Ramón Menéndez

Résumé

Le texte retrace un certain nombre de critiques faites par J. Lacan aux analystes et en particulier à l’usage qu’ils font du mythe d’Œdipe. Pour lui, l’Œdipe introduit un point aveugle dans la clinique analytique. L’utilisation du mythe de Tirésias permet à Lacan de prendre en considération une dimension autre de la jouissance. Tirésias ayant connu par punition divine la jouissance mâle et la jouissance féminine, à un savoir qui lui permet de se prononcer sur cette question. Il s’expose alors à la colère des déesses qui le privent de la vue. Mais la cécité est compensée par ce don d’oracle. A l’aide de ce mythe Lacan introduit une réflexion sur la position de l’analyste et la question du féminin.

Mots clés : Tirésias, Œdipe, cécité, jouissance, féminin, position de l’analyste.

Passe la passion…  Marie-Claire Terrier

Résumé

Une psychanalyse traite-t-elle les passions de l’être ? L’auteur montre que la jouissance de l’ignorance tient au discours capitaliste, celle de la connaissance tient au discours de la science, tandis que la jouissance de l’amour relève du transfert analytique. La haine signale-t-elle une analyse qui ne voudrait rien avoir affaire à la castration ? Ces 4 passions sont un obstacle au lien social.

Mots-clés : passions, amour, haine, ignorance, science, jouissance , discours , sujet supposé , mère symbolique, père symbolique, imaginaire, réel.

THÉORIE
D’une érotique de la chute au temps du relèvement des filles. Sophie Mendelsohn

Résumé

A partir d’archives récemment parues concernant les jeunes filles enfermées dans les « écoles de préservation » de la République dans les années 1930, on s’interrogera ici, dans le prolongement d’une réflexion critique sur le double paramètre d’une justice de classe et d’une justice de genre, sur les enjeux d’une érotique féminine qui inverse le masochisme en férocité revendiquée, et introduit la question d’une maîtrise autre que phallique.

Mots-clés : enfermement, filles, érotique, maîtrise.

L’allègement du sexe. Marie-Jean Sauret

Résumé

Le sujet est confronté au poids du sexuel, versant névrotique de la norme phallique, de l’élection de l’orientation sexuelle et de la relation à la jouissance. Face à cette difficulté cet article s’attache aux effets de la cure sur le rapport au sexe et en particulier sur l’assomption chez un sujet de l’impossible du rapport sexuel : pour un allègement « nouveau ».

Mots-clés : Jouissance sexuelle, orientation, castration, sexless(?).

LE CAS
Intersexualité et sexuation. L’heur du réel. Isabelle Morin


Si pour les sujets intersexués nous parlons de sexe incertain au niveau anatomique, ce n’est pas un refus de la différence des sexes parce que ces sujets ne pourront rester dans un entre deux. L’auteur tente de démontrer l’écart qu’il y a entre position sexuée et sexuation.

Mots clés : Sujets Inter sexués, choix de la position sexuée, sexuation, Herculine Barbin
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EN DÉBAT
Démocratie, singularité et psychanalyse. Roger Ferreri

Résumé

Les attaques récentes des États démocratiques contre la psychanalyse visent la liberté de parler. La psychanalyse a pris toute sa portée d’avoir construit un public, en cela elle est un produit de la culture. Pour le collectif l’insu se lit, pour la psychanalyse cet insu se dit. L’auteur choisit de situer la démocratie et le lien social, qui permet de partager ce qui ne peut se dire pour tous,( l’universel) dans l’hétérogénéité entre le collectif et la liberté de parole de chacun, ce dont l’inconscient témoigne.

Mots-clés : Psychanalyse, Démocratie, Collectif, individuel, Sujet.

LA PASSE
Préface à l’édition espagnole de La passe. Pierre Bruno

Résumé

La procédure de la passe ne vise pas seulement à vérifier qu’il y a eu analyse, voire que celle-ci est terminée. En effet, il peut y avoir eu analyse sans pour autant qu’un analyste en soit produit. Or, c’est ce dernier point qui constitue l’enjeu de la passe.

Mots-clés : Passe, fin, production de l’analyste.

Le précipité dans la lettre. Marie Dominique Gabriele

Résumé

Témoignage de la cure à la passe. Une passe dont la conclusion s’est finalisé par un acte adressé au cartel de la passe à travers une lettre. Le passage à l’écrit a permis une ultime transformation pour donner consistance au précipité. Non pas que l’écriture se soit substituée à la transmission orale mais elle a fait partie intégrante du processus de la passe.

Mots-clés : le précipité, la lettre, la vérité menteuse, le nom propre, le reste.

PAS DE PORTE
Ulysse retrouve son nom. Jean-Claude Perrault

Résumé

Chacun connaît bien sûr Ulysse (Odusseus, de son nom en grec ancien). Mais sait-on suffisamment qu’il ne retrouve le fil de son histoire que grâce à l’accueil des Phéaciens et à l’intervention d’Alcinoos ? Ainsi, Ulysse retrouve son nom et débute alors son récit. L’odyssée est à cet endroit une métaphore du parcours et de l’acte analytiques. Dans la rencontre, par la nomination, « demain est notre premier jour » comme le dit Jabès.

Mots-clés : Ulysse, accueil, nomination, psychanalyse.

AVEC JACQUES LACAN
Entretien. Jacques Lacan avec Pierre Daix
Y ETU ?

Le poème a brisé dans le mot le miroir qui déformait son image.

Edmond Jabès, Je bâtis ma demeure,  Poèmes 1943-1957, Gallimard, Paris, 1959, page 307

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