Tous les articles par PSYCHANALYSE

PSYCHANALYSE N° 3

Incroyance et psychose

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mai 2005

THÉORIE

Au-delà de la logique divine .Nicolas Guérin

Le problème de savoir si la psychanalyse est capable de promouvoir un authentique athéisme n’est certes pas vraiment neuf. Freud, le premier, a toujours revendiqué son athéisme dans la mesure où il était presque tenu par lui comme la condition indispensable à son effort pour situer la psychanalyse dans le débat des Lumières et hors des illusions vaines de toute Weltanschauung religieuse.Lacan, à sa…

« Poète ou névropathe » ? Anne Le Bihan

Il y a chez Freud, nous semble-t-il, deux thèses distinctes sur ce qui définit respectivement la position du névrosé et la position de l’artiste ou du créateur.La première thèse réfère la création artistique et la névrose à la notion de sublimation et au concept de refoulement. Cette approche de la question de la création artistique n’évite pas un hiatus entre la construction théorique et l’expérience,…

Du bain de Diane à Artémis l’ensauvagée. Pascale Macary

Faisant référence à ce discours du maître qu’est la science, Lacan soulignait que le rejet de la dynamique de la vérité – comme cause – servait à refouler « ce qui habite le savoir mythique. Mais, excluant celui-ci du même coup, elle n’en connaît plus rien que sous la forme de ce que nous retrouvons sous les espèces de l’inconscient, c’est-à-dire comme épave de ce savoir, sous la forme d’un savoir…

La raison psychotique. Pierre Bruno        

L’objet de cet article est de reprendre l’examen de la psychose, c’est-à-dire d’une des trois formes, avec la névrose et la perversion, « qui assujettit ». Assujettir n’est pas subjectiver, verbe dont la sémantique indiquerait plutôt le chemin qu’un sujet doit faire pour se libérer, par le symptôme, de l’immuabilité du fantasme (et non de se libérer du symptôme par un fantasme… thérapeutique). Assujettir…

L’objection. Marie-Claire Terrier et Michel Lapeyre

Dans son article « Les hommes aux loups » paru dans psychanalyse n° 2, Marie-Jean Sauret pose comme possible une forclusion de la castration sans forclusion du Nom-du-Père, ce qui lui permet de soutenir que l’on a affaire dans le cas de l’Homme aux loups à une névrose obsessionnelle. Mes questions sont les suivantes : comment dans ce cas un sujet peut-il construire un fantasme névrotique qui prendra…

EXTÉRIEURS 

Les Olympiades 1936. Lacan, Berlin et la passion de l’ignorance Claus-Dieter Rath 

À l’occasion d’un grand congrès parisien en janvier 1991, quand bon nombre de ceux qui s’étaient organisés en divers groupes après la dissolution de l’École freudienne de Paris (1980) et la mort de Jacques Lacan (1981) se retrouvèrent pour la première fois (en tant qu’Inter-associatif de psychanalyse), des rapports sur le travail psychanalytique dans les pays européens, en Amérique du Nord et du Sud…

La Grande Paix. Volker Braun. (Présentation d’Alain Lance) 

La pièce Grosser Frieden (« La Grande Paix ») se situe à une époque charnière dans l’œuvre de Volker Braun (né en 1939 à Dresde). Il l’écrit en 1976, année qui s’achève sur un grave conflit opposant au pouvoir de nombreux écrivains de la rda, parmi lesquels Volker Braun lui-même. Avec Stephan Hermlin, Heiner Müller, Sarah Kirsch, Christa Wolf et quelques autres, il avait signé une pétition de protestation…


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PSYCHANALYSE N° 2

Les déclinaisons de la névrose

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janvier 2005

THÉORIE

Vivant et féminin dans le parcours phobique. Isabelle Morin 

Pour entrer directement dans le vif de la phobie, j’évoquerai une petite histoire pleine d’humour dont se sert Jacques Lacan pour illustrer ce que la tradition hindoue enseigne du dhavni, cette modalité de la parole qui fait entendre ce qu’elle ne dit pas. Une jeune fille qui attend son amant sur le bord d’une rivière voit arriver un brahme qui s’engage dans le même chemin. Elle s’écrie alors d’un…

Ça ne fait pas névrose. Jacques Marblé 

Ma place institutionnelle m’ayant conduit à militer pour une reconnaissance du fait traumatique, à une époque où il y en avait bien besoin, je me vois fort navré depuis quelque temps de constater les ravages du retour de balancier que constitue l’inflation du trauma dans le discours ambiant. Et c’est ainsi que, après avoir défendu la cause de la névrose traumatique, je vous propose ce titre : « Ça…

Les hommes aux loups. Marie-Jean Sauret 

Alors que je me débattais avec les diagnostics de l’Homme aux loups, je me réveillai un matin avec la réflexion suivante : malgré les indices de névrose recueillis de ma propre analyse, les amis (et les moins amis) qui épinglent ma folie ont peut-être raison. Au fond, ce à quoi je suis le plus attaché est non pas le fait de savoir si je suis de telle structure, névrotique ou psychotique, mais ce que…

« Elle ne savait pas me voir ». Genèse d’un désir de mourir. Geneviève Morel 

J’ai reçu madame X, âgée de 41 ans, lors d’un unique entretien pour une présentation clinique à l’hôpital. Elle y était pour une énième tentative de suicide : depuis quelque temps, elle s’injecte régulièrement de l’air dans les veines, suicide qui ne laisserait pas de traces visibles, selon elle. En effet, l’une de ses préoccupations est de ne pas effrayer son entourage et surtout ses enfants qui découvriraient… 

Pouvoir et fantasme sadomasochiste. Francesco Perena

Affecté d’un état fébrile et délirant pendant son bagne sibérien, Raskoslnikov rêve : « Le monde entier était condamné à un fléau terrible et inconnu venu du plus profond de l’Asie, qui avançait sur l’Europe. Tout le monde devait périr à l’exception d’un très petit nombre d’élus. Il s’agissait de quelques nouvelles trichines, êtres microscopiques qui se logeaient dans le corps humain. Mais ces parasites… 

L’ASSOCIATION

L’association. Michel Plon, Érik Porge

Avec ce deuxième entretien, psychanalyse est presque au seuil d’une série. L’objet de celle-ci est de questionner les psychanalystes – qui y consentent – sur la relation, de cause à effet ou d’effet à cause, entre la direction et la finalité d’une psychanalyse et le mode de lien entre psychanalystes. Psychanalyse : Érik Porge, vous êtes membre d’une association ; vous, Michel Plon, non. Pouvez-vous…

INÉDIT 

Deuil, nécrophilie et sadisme. Marie Bonaparte 

Les étranges créations d’Edgar Poe avaient attiré, dès leur parution, l’attention des littérateurs et du public. Je dis l’attention, non pas la sympathie. Malgré le goût ambiant d’alors pour les spectres et les châteaux branlants, pour Hoffmann ou Anne Radcliffe, il y avait quelque chose, dans l’œuvre de Poe, qui, tout en le frappant, repoussait le public, surtout le public, encore si puritain, d’Amérique….  

POÈME 

The Diagram Poems. Douglas Oliver 

Douglas Oliver est né en 1937 de parents écossais. Son père travaillait dans une société d’assurance et sa mère était femme au foyer. Oliver passa son enfance à Bournemouth, en Angleterre, en se consacrant à l’observation des oiseaux et en écoutant du jazz, surtout chanté par Bessie Smith. Médiocre étudiant, sa vie professionnelle commença à l’âge de 16 ans. Il travailla dans un bureau et devint par…


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PSYCHANALYSE N° 1

Changement de psychanalyse

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septembre 2004

THÉORIE

Changement de psychanalyse. Pierre Bruno

Ce titre est un pléonasme, pour autant qu’une psychanalyse, dès qu’amorcée, change la psychanalyse. Le problème est donc plutôt de savoir pourquoi, en dépit de cette assertion qui probablement ne rencontrerait pas d’objection, la psychanalyse, en tant que doctrine, secrète tendanciellement sa propre idéologie. Par idéologie, j’entends deux choses : a) la promotion d’une clinique spéculaire, dans laquelle…

Le mensonge. Patricia Leòn-Lopez

Ce fut seulement dans un après-coup que l’actualité de la question sur le mensonge au cœur de débats politiques de notre complexe et effrayante actualité m’a saisie. Quand la question m’est apparue, je me suis mise à réfléchir sur la possibilité de la psychanalyse à produire des faits nouveaux, à révéler pour chaque homme qui s’engage dans l’expérience un autre ordre, un champ pour lui méconnu, imprévisible,…

Attention bonheur ! Gérard Pommier 

« Bonheur » désigne-t-il seulement la grâce des imbéciles ou bien s’agit-il d’un mot bizarre, qui ne nomme en réalité aucune chose, ni aucun état, et sert seulement à donner du relief à ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire à la cruauté du présent ? Pourtant, il y a des témoins : le bonheur existe. Mais sa nature et ses conditions restent problématiques. Ces questions furent d’abord discutées par les théologiens,… 

« Tu peux ! »Sur le surmoi postmoderne. Slavoj Zizek

Les « rule girls » sont des femmes qui s’imposent des règles strictes sur la façon dont elles peuvent se laisser séduire : par exemple, accepter un rendez-vous galant à la seule condition qu’il ait été demandé au moins trois jours à l’avance. Bien que ces règles soient inspirées des anciennes coutumes qui dictaient leurs comportements aux femmes bien élevées quand elles étaient activement courtisées…

L’ASSOCIATION

L’association. Pierre Bruno, Isabelle Morin, Marie-Jean Sauret

Psychanalyse : Vous avez refusé d’entrer dans l’École de psychanalyse du champ lacanien, qui était l’École des forums. Pourquoi, puisque vous aviez participé activement et au départ de l’École de la Cause freudienne et à la construction des Forums ? Vous avez d’autre part créé une association qui s’appelle l’Association de psychanalyse Jacques Lacan. Qu’est-ce qui vous a conduits à cette décision ? Isabelle… 

LE CAS

Calamity Jane, ou l’amour au-delà de l’objet. Isabelle Morin

Freud écrit, en 1915, un court article à propos d’un cas de paranoïa féminine et lui donne pour titre : « Communication d’un cas de paranoïa en contradiction avec la théorie psychanalytique ». Le cas clinique est le socle de la théorie, et non l’inverse, et si un seul cas invalide la théorie, c’est alors la théorie qu’il s’agit de repenser. Freud, par cette position rigoureuse, fondait la primauté…

EXTÉRIEURS

Nous qui gardons le mystère serons les seuls à être malheureux. Tony Kushner 

Trois enfants en pyjama et en robe de chambre s’assoient sur des petites chaises bien alignées. Derrière eux, un ange se tient debout. En face d’eux, un grand fauteuil, peu confortable et inoccupé. Une belle lumière. L’ange est et reste immanquablement gentil et poli tout le long de la pièce. L’ange. – Mes chers enfants, levez-vous et faites un accueil chaleureux à notre distinguée invitée, la Première…


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